29 janvier 2014

La lettre n’est pas un objet, c’est un état d’esprit*

Au commencement... il y a la lettre ...

* A lire : article de l' Institut de Recherches et Prospective Postales (irepp)

et Interview de Paul Soriano sur la lettre. Parue dans TDC (CNDP), n° 859, septembre 2003, consacré à La Correspondance, sous le titre : « La lettre, ultime rempart contre la barbarie ? »


L 'Histoire du courrier postal

La poste est le service délivré par un opérateur postal et qui consiste à assurer le transport et la distribution du courrier.

Historiquement créée par les divers États comme un service public (en France comme les messageries de l'Université, puis comme la poste royale, devenue ensuite nationale), l'Organisation mondiale du commerce a poussé à leur privatisation pour en faire des entreprises commerciales. Toutes ces entreprises, indépendamment de leurs statuts, sont signataires de règles et d'accords internationaux, dont la plupart relèvent de l'Union postale universelle

En France, vers 1477, le roi Louis XI a créé les chevaucheurs de l'écurie du roi pour transmettre ses messages. En 1576 le roi Henri III créa les messagers royaux qui acheminaient aussi les lettres des particuliers.

En 1671 les familles Pajot et Rouille ouvrent au centre de Paris, 34 rue des Bourdonnais puis en face 9 et 11 rue des Déchargeurs le premier centre Postal de Paris8. Ils sont des "fermiers" du roi Louis XIV auquel ils payent une "ferme" (forte somme = licence d´exploitation), une licence qui est perdue en 1738.

Au début du XVIIe siècle, est apparue la poste aux lettres qui était dirigée par le surintendant général des postes. Les directeurs encaissaient le prix de la lettre qu'ils réclamaient au destinataire. Les courriers acheminaient les dépêches d'un bureau à l'autre grâce aux relais de la poste aux chevaux. Ils parcouraient toute la ligne et changeaient de chevaux à chaque relais. Ils étaient accompagnés d'un postillon, chaussé de lourdes bottes et chargé de les guider jusqu'au relais suivant puis de ramener les chevaux « à vide » à leur relais d'origine. Les relais de poste étaient distants de 7 lieues soit 28 km environ, d'où les fameuses bottes de sept lieues du conte de Charles Perrault Le Petit Poucet.

Au XVIIIe siècle, la distance moyenne entre 2 relais était de 16 kilomètres. Une lettre expédiée de Paris mettait 2 jours et 8 heures pour atteindre Lyon, un peu plus de 4 jours pour Marseille. On comptait à cette époque environ 1 400 relais de poste.

En 1760, Clément Humbert Piarron de Chamousset créa une petite Poste à Paris. 200 facteurs agitaient leur claquoir pour avertir de leur passage et assuraient trois distributions par jour. Les villes de province se dotèrent à leur tour d'une petite poste. Ce fut le cas de Bordeaux (1766), Nantes (1777), Rouen (1778), Nancy (1778), Lyon (1779), Strasbourg (1780), Marseille (1781), Lille (1784).

À la Révolution, les Postes sont administrées directement par l'État. La Révolution est aussi l'époque où apparurent les malles-poste dans lesquelles des voyageurs fortunés et pressés pouvaient prendre place au côté du courrier.

PPS mis en vidéo par Jean-Marc Coquelle.